Résumé des chapitres précédents : Après avoir abordé les lettres A et B, l'auteur, dans Pilote de décembre 83, s'en prenait aux lettresC, D, et E. Jusqu'où ira-t-il ?
F FORAMINIFERES : n.m. pl. Sous-classe de protozoaires marins, dont la cellule est entourée d'une capsule calcaire perforée de minuscules orifices, que tu dirais des trous du cul, mais infimes. Ne pas confondre "Foraminifères" avec "Mimile". Mimile, le garçon de bains communiste de la piscine de Coligny-les-Eaux appartient, lui aussi, par définition, à une sous-classe de protozoaires marins, mais il diffère des foraminifères par sa cellule qui est entourée non pas d'une capsule calcaire, mais de la plus grande discrétion.
Le mot "foraminifères" est très peu employé dans la langue française, où on lui préfèrera le terme de "plancton", qui signifie littéralement "banane cachée" par allusion à la forme de cet animalcule microscopique qui vit sous les coraux par crainte de l'océan. D'où l'expression : "Plancton zob, v'là ma mer".
En hébreu, on ne dit pas "foraminifère", mais "foraminifaria". En allemand aussi, ce qui ne surprendra personne. On sait bien que les Allemands ont toujours tout pompé sur les Juifs, à commencer par le Mur de la Honte, qui n'est qu'une pâle copie du Mur des Lamentations, en plus lamentable.
Un foraminifère géant a été aperçu le 17 janvier 1963 — vingt ans, déjà, ah, putain — à la tombée du jour par le commandant Couche-Tôt, au large des îles Flottantes : ce monstre marin, grand comme ça et haut comme ça, s'avéra immangeable, alors qu'il eut suffit de le peler, comme une banane ordinaire, pour en faire un délicieux foraminifère-melbe. Hélas, le commandant Couche-Tôt, qui était encore plus con qu'écologiste, s'était vivement opposé à l'épluchage aux cris de "Non à la vivisection".
G GYNECEE : n.m. du grec gunaïkos, la femme. Appartement de femmes à Athènes et à Rome, dans l'antiquité, ou à Vierzon, dans le Cher, 7t, tdO4N 1 NI. mais là ça ne compte pas, c'est un bordel. On retrouve également le terme de gynécée dans le vocabulaire arabe littéraire classique, où il prend un sens nettement différent, "gynécée" signifiant ici — littéralement — "non connaissance", comme le souligne à l'évidence son utilisation dans ce dialogue extrait des "Contes des mille et une nuits" :
— Ou kilé li misée di Lôvre ?
— Gynécée pas.
HEMIPLEGIQUE : adj. etn. : relatif à l'hémiplégie. Personne atteinte d'hémiplégie, c'est-à-dire de la paralysie d'une moitié du corps, provoquée le plus souvent par une lésion cérébrale dans l'hémisphère nord, où les nuits sont plus fraîches, qu'on le veuille ou non.
"Qu'on soit de gauche ou qu'on soit de droite, on est hémiplégique", disait Raymond Aron, qui était nul au trempoline, mais qui avait oublié d'être con. Alors que Leprince-Ringuet est très fort au trempoline.
Remarque : certains grammairiens dignes de foi pensent que le "H" des mots hémiplégique, Haricot, Havet sont en réalité des "N" dont la barre centrale aurait été culbutée par les Huns. Hypothèse qui ne manquera pas de séduire, le bon usage voulant que l'on dise un "némiplégique", un "naricot", un "navet". Exemple : "Oh ! le beau navion ! " (Nelly Coptère, "Le "H" à Spirou". Ed. Dupuis).
En revanche, Iglésias ne commence pas par un "H". Iglésias commence à nous les briser. Thérèse Humbert aussi. Il était temps que cela prit fin. J'en profite pour signaler aux lecteurs de Pilote que, face à la Panurgerie signoretophile de la presse française, j'ai fondé le mois dernier "l'amicale des journalistes professionnels qui se sont faits chier en regardant Thérèse Humbert". J'en reste aujourd'hui le seul membre. C'est un peu tard pour en parler, mais ça fait du bien.
(A suivre. Peut-être. Mais c'est pas sûr. Personnellement, ça m'étonnerait. Va savoir.)